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2. Sass, deux gangsters à Berlin

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Sass du réalisateur allemand Carlo Rola est un film qui ne manque pas d’originalité. Pas tellement parce qu’il s’agit d’un Noir situé au début des années ’30 et que les personnages sont des gangsters entourés de belles femmes, mais parce que dans ce film est décrite une période historique dramatiquement décisif pour le destin de l’Europe, et ce d’un point de vue insolite.
En effet, Sass raconte l’histoire réelle de deux frères qui pratiquent l’art du hold-up et qui agirent au début de la domination nazie. Le réalisateur décrit une Berlin comme la Chicago de Al Capone, où l’argent et la violence sont une seule chose. Les frères Sass furent en un certain sens, les derniers héros avant que la tragédie ne commence.

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Monsieur Rola, comment est née l’idée d’un gangster movie à l’époque où grandissait le pouvoir d’Hitler?
«Le scénario du film est le fruit des récits de mon père. Il travaillait dans un club fréquenté assidûment aussi par les frères Sass. Les deux gangsters étaient plutôt célèbres à Berlin parce qu’ils réalisaient des coups très difficiles et donc sur eux on commença à raconter plusieurs anecdotes. Ce que vous voyez dans le film est la vérité à part quelques détails que j’ai du inventer pour des exigences de narration. Je retrace les souvenirs de mon père, je voulais montrer la Berlin d’une époque lointaine. C’était une capitale vivace habitée par de nombreux artistes et beaucoup d’étrangers. Une ville dans laquelle tous avaient le droit de citoyenneté, beaucoup plus que maintenant».

En voyant votre film on repense aux films noir américains. Vous êtes-vous inspiré aussi d’eux?
«J’ai entendu faire des comparaisons avec Sergio Leone et Brian De Palma. Je suis honoré pour ces rapprochements mais ils sont exagérés. La vérité est que je n’ai jamais pensé imiter ces maîtres du cinéma, surtout parce que mon film n’a coûté que 6 millions d’euros. Certes, ces années là je crois qu’il n’y avait pas de grandes différences de coutumes entre ma ville et New York ou Chicago, donc il n’est pas difficile de remarquer certaines ressemblances».

Comment avez-vous reconstruit la Berlin de l’époque?
«Inévitablement j’ai du utiliser les effets spéciaux pour ramener à la vie l’architecture de cette période. J’ai du tourner certaines scènes à Prague. Même Venise a été reconstruite à l’ordinateur. C’est horrible que certains édifices aient disparu pour laisser la place à des constructions décidément moins belles. C’est un signe de déclin».

Si cette Berlin était une ville joyeuse et ouverte à tous, et malgré tout la catastrophe que nous connaissons tous a pu se passer, aujourd’hui encore le danger est aux aguets?
«Le chômage, la pauvreté, la violence, les graves inattentions des politiciens peuvent causer à toute époque des dangers semblables. Le nazisme est né dans des conditions particulières, mais on ne peut pas exclure à priori sa renaissance. Il faut toujours être alerte. Je dois dire, cependant, qu’aujourd’hui en Allemagne on peut raconter avec plus de liberté l’histoire de notre pays. Dans mon cas je voulais réaliser ce film avant la chute du mur mais personne ne le permit. Heureusement, à distance de quelques années les choses semblent s’être améliorées».

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