31/01/2006

Candidat polonais de la Compétition Officielle du Festival de Rotterdam, Ode to Joy (Oda do radosci) est l’œuvre collective de trois étudiants de la célèbre école de cinéma de Lodz : Anna Kazejak-Dawid, Jan Komasa et Maciej Migas.

Depuis l’ouverture des frontières et la fin de l’oppression communiste, on pourrait croire à une ère nouvelle pour l’Europe de l’Est. Et pourtant, selon les dernières estimations, pas moins de 300 000 jeunes polonais ont déjà quitté leur pays. C’est cet étrange phénomène d’exode que les trois cinéastes tentent de percer au travers de trois récits. Dans "Silesia", Aga revient de Londres pour découvrir son père en grève suite à la fermeture de l’usine, sa mère licenciée du salon de coiffure où elle travaillait et sa meilleure amie déçue dès son premier jour de mariage. Dans "Warsaw", Peras est un rappeur de talent mais humilié par le père de sa petite amie. Et dans "Pomerania", Wiktor est rabroué par son patron tandis que son père perd la tête. Autant de bonnes raisons pour tous ces jeunes de quitter leur patrie pour rejoindre un Londres idéalisé.

Au travers de leurs personnages, les trois récits offrent une perception très personnelle des valeurs de la vie dans une société qui leur échappe. Même si chacun des épisodes dégage un style qui lui est propre, tous dévoilent, avec une profonde humanité, cette détresse contemporaine. "Nous sommes la première génération de cette Pologne libre", expliquent les réalisateurs. "Nous avons grandi dans une économie en pleine expansion, dans un pays aux frontières ouvertes. Mais nous avons été élevés dans l’atmosphère de frustration de nos parents, et sommes incapables de faire face à la nouvelle réalité." Leur regard est juste et fragile. Et si le film se vit comme un appel à l’aide, il se lit aussi comme un message d’espoir.

Ode to joy est produit Akson Studio/ TVP, avec l’aide de Canal+ Polska et APF.