23/03/2006

Avec une part du marché national de 5,9 %, les films suisses réalisent le meilleur score enregistré depuis 2000. Par rapport à 2004 (2,6 %), le nombre d’entrées a presque doublé, mais il ne progresse que de 0,2 % par rapport à 2003 (5,7 %). Le succès de Je m’appelle Eugen [+lire aussi :
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fiche film], qui a attiré 513 000 spectateurs en 2005, a évidemment pesé de tout son poids pour inverser la tendance, comme l’avait d’ailleurs fait en 2003 A vos marques, prêt, Charlie! avec 560 000 entrées.

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Alors que la part de marché de la production suisse oscille généralement entre 2 % et 3 % depuis de nombreuses années, cette embellie semble bien se confirmer en 2006 puisque début mars, trois titres helvétiques figuraient en tête du box-office en Suisse alémanique: Handyman, Vitus [+lire aussi :
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interview : Christian Davi
interview : Fredi M. Murer
fiche film] et Grounding - Les derniers jours de Swissair [+lire aussi :
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fiche film]. Même en Suisse romande, Grounding tient la dragée haute à la production américaine (et même aux Bronzés [+lire aussi :
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fiche film] !) ce qui ne s’était pas vu depuis des lustres ! Il était temps : les statistiques 2005 de l’Association des exploitants et distributeurs de films ProCinema qui viennent de paraître démontrent en effet que 91 % des entrées des films nationaux est enregistré en Suisse alémanique (71 % de la population, 5,2 millions d’habitants) contre quelque 8 % en Suisse romande (22 % -1,6 million) et moins de 1 % en Suisse italienne (7 % - 0.5 million). Il ressort aussi de ce bilan 2005 que le documentaire, considéré par d’aucuns comme le fer de lance de la production helvétique (52 % de la production des longs métrages de cinéma en 2004) ne tient pas ses promesses. Son audience a chuté de 50 %, il ne représente que 18 % des entrées en 2005 et seuls trois titres ont franchi la barre des 10 000 entrées. Nicolas Bideau, chef de la Section du cinéma de l’Office fédéral de la culture depuis octobre dernier, entend d’ailleurs procéder à un rééquilibrage de ces proportions uniques en Europe, cela au grand dam du "lobby documentaire" helvétique!

En outre, et comme dans la plupart des pays, la fréquentation accuse hélas une baisse sensible. Avec 15,4 millions d’entrées, elle recule en effet de 12,8 % et sept films seulement ont été vus par plus de 300 000 spectateurs. Et bien que Madagascar trône au sommet du box-office avec 686 000 entrées, la production des Etats-Unis fait surtout les frais de la désaffection du public. Sa part de marché a en effet fondu de plus de 10 %, passant de 69,1 % en 2004 à 58,7 % en 2005. Les films européens ont en revanche le vent en poupe sur le marché suisse. Grâce à la forte production britannique, allemande et française, leur audience a pris l’ascenseur, avec 28 % en 2005 contre de 22 % en 2004. Et ça, c’est aussi une très bonne nouvelle!