23/03/2006

Beaucoup de journalistes de la presse non spécialisée et de la presse politique étaient là pour la projection d'Il caimano [+lire aussi :
critique
bande-annonce
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fiche film] de Nanni Moretti, qui sortira demain sur 380 écrans, car ce nouveau film du réalisateur le plus en colère, le plus moralisateur, le plus réactif et le plus idiosyncrasique du cinéma italien est éminemment "politique". À quiconque croyait encore que ce film ne faisait que s'inspirer du personnage de Silvio Berlusconi, on peut d'ores et déjà révéler que Il caimano est vraiment le portrait du premier ministre italien.

À seulement deux semaines des élections, Moretti se joint au débat à travers son cinéma satirique et nous rafraîchit la mémoire sur l'histoire récente, retraçant l'ascension du "personnage" Berlusconi — cet homme qui influe sur la vie des italiens depuis vingt ans — de sa naissance comme constructeur titulaire de fonds d'origine obscure à sa peine de sept ans pour corruption en passant par la création de son empire médiatique et par ses choix politiques "inéluctables".

Avec ce contexte pour toile de fond, Moretti raconte les aventures personnelles d'un cinéaste-producteur en crise (Silvio Orlando) et d'une très jeune scénariste-réalisatrice (Jasmine Trinca) entourés d'une série de personnages qui représentent le cinéma italien, avec ses crises et ses bassesses, et symbolisent plus généralement un peuple réduit à un tas de briques colorées comme le jeu de Lego que le metteur en scène éparpille dans tout l'appartement —"Un peuple à mi-chemin entre l'horreur et le folklore", comme l'explique le personnage du producteur polonais interprété par l'excellent Jerzy Stuhr.

Ce film qui a coûté plus de 8 millions est une coproduction entre Sacher, la société française Bac Films (30%), Stephan Films et France 3 Cinéma, avec la collaboration de Wild Bunch, Canal + et CineCinema.

(Traduit de l'italien)