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FILMS / CRITIQUES

Northern Light

par 

- Si les images peuvent en dire plus que mille mots, mais que se passe-t-il quand quelqu'un refuse de parler?

Dans ce premier long métrage, le réalisateur hollandais déjà célébré David Lammers présente sur le mode lyrique le drame du manque de communication qui crée un fossé apparemment irréversible entre un père et un fils. Northern Light [+lire aussi :
bande-annonce
interview : David Lammers
interview : Jeroen Beker
fiche film
]
est une histoire de peu de mots et de beaucoup d'images, un conte minimaliste qui s'attache (avec succès) à donner une forme apparente au tréfond des émotions d'une espèce rare de mammifères qui se refusent à communiquer : les mâles de la race humaine.

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Père Lucien (joué par l'acteur de théâtre Raymond Thiry) est propriétaire d'une école de boxe d'un quartier du Nord d'Amsterdam où il entraîne et oriente des enfants des classes pauvres et de jeunes immigrants. Ses jeunes clients trouvent dans les encouragements de Lucien la force de se surpasser, mais on comprend vite que son enthousiasme d'entraîneur vient d'une dépendance au travail qui lui permet de compenser les problèmes qu'il a dans son propre foyer. Le souci, gros comme le nez au milieu de la figure, ce n'est pas son fils Mitchel mais les raisons mêmes du fait que leur ménage ne se compose que de deux hommes.

Northern Light traite d'un conflit père-fils qui s'exprime à travers leur assourdissant silence. Il ne s'agit cependant pas de la manière dont ce conflit est né ni même de la manière dont il se résoudra (quoiqu'on éprouve un net sentiment de clôture), et en cela, le film de Lammers est tout-à-fait atypique dans le paysage du cinéma hollandais, car il fonctionne selon une dynamique non pas linéaire mais verticale qui consiste à creuser en profondeur.

Mitchel (interprété avec une subtilité remarquable par Dai Carter) est un adolescent typique manifeste, qui rêve d'indépendance et s'intéresse aux filles. Il vit avec son père, qui se consacre corps et âme à entraîner des champions à peine de son âge. Cela n'est pas facile pour Mitchel et quand il trouve finalement le courage de parler, il le fait sans passer par des mots. Le scénario, que le réalisateur a écrit de sa plume, est remarquablement pertinent pour ce qui est de l'interaction entre les images et les mots. L'auteur ne craint pas de laisser les images parler d'elles-mêmes, ce qui, dans ce film qui thématise le manque de communication, permet de lier la forme et le fond pour en décupler l'impact émotionnel.

Lammers laisse dans le même temps, avec une habilité qui fait mentir sa jeune expérience, des aspects énigmatiques aux mots et aux images dont il se sert pour dépeindre non seulement la relation de Lucien et Mitchel, mais aussi le quartier où ils résident. En arrière-plan, Northern Light est plein d'une vie fourmillante qui suggère tout l'univers d'histoires tues dans lequel les personnages principaux évoluent. Dans ce quartier d'Amsterdam, le drame de Lucien et Mitchel n'est qu'un récit parmi d'autres.

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(Traduit de l'anglais)

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