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CANNES 2006 Compétition / Espagne

Parfums de femmes

par 

En compétition au Festival de Cannes, c'est une oeuvre peuplée de fantômes que le 16ème film de Pedro Almodóvar dont le titre, Volver [+lire aussi :
critique
bande-annonce
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fiche film
]
, emprunté à un célèbre air de tango de Gardel, signifie précisément "revenir". La projection pour la presse, organisée ce matin, s'est achevée sur une longue minute d'applaudissements nourris.

Ces fantômes viennent d'un sombre passé fait de vérités inavouables que le grand cinéaste espagnol dépeint avec une intensité et en même temps (et surtout) une légèreté qu'on ne lui avait pas vue depuis longtemps. On rit dès le début du film, dès la scène d'ouverture, tournée dans un cimetière balayé par le vent.

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Difficile donc de s'empêcher de jouer avec les mots et de parler d'un "retour" d'Almodóvar à son plus bel art, celui qui mêle à la tragédie pour la tempérer, ce sens inénarrable de la comédie — de même qu'on marie les tomates aux poivrons pour faire un bon gazpacho. La recette a d'ailleurs été tant imitée qu'elle est presque devenue un genre. On en retrouve ici tous les ingrédients savoureux : un délit, une maladie terminale, une pincée d'amour maternel, un peu de télé trash, une dose de marijuana, quelques coiffeuses, quelques vieilles poupées, une poignée de chansons, beaucoup de réparties fulgurantes et de personnages masculins tellement monstrueux qu'ils planent sur tout le film comme des esprits malveillants.

De fait, pour ce retour, Almodóvar a rappelé à lui ses meilleures chicas et muses : Carmen Maura, presque soixantenaire, splendide de nouveau dans les bonnes grâces du metteur en scène après des années de silence dues à un litige, et Penélope Cruz, déjà interprète d'En chair et en os et de Tout sur ma mère. Par ses gestes, son décolleté, ses lèvres et ses yeux sombres et mobiles, cette dernière crève l'écran, "à la manière des actrices italiennes des années 1950" (pour reprendre les mots choisis par Almodóvar lors d'un entretien avec Cineuropa). Malgré les énormes coups durs de la vie, son personnage de jeune mère travaillant dur a une force et une joie de vivre inextinguibles.

Dans ce délicieux jeu de construction, Almodóvar n'oublie pas de rendre hommage au cinéma : on assiste au tournage d'un film dans le film et dans les dernière minutes, la plus grande actrice italienne, Anna Magnani, apparaît sur un écran de télévision (dans le film Bellissima) devant les grands yeux pleins de douceurs et d'admiration de la plus grande actrice espagnole, Carmen Maura.

Pour en savoir plus, consultez le Focus consacré par Cineuropa à Volver. Vous y trouverez une interview du cinéaste, ainsi que des actrices et du producteur.

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(Traduit de l'italien)

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