28/07/2006

Pour la première fois depuis la création du festival, dont la 59e édition se tient du 2 au 12 août, le cinéma suisse sera à l’honneur à Locarno. Le 8 août, les couleurs jaune et noire du léopard virent au rouge et blanc du drapeau national pour une journée spéciale avec remises de prix, projections, animations, tables rondes, rencontres, réceptions, fête sur les rives du lac Majeur et autres événements – auxquels les professionnels étrangers sont bien sûr conviés.

En soirée, l’open air de la Piazza Grande accueille ainsi la comédie Mon frère se marie (Box Productions, Renens), premier long métrage de fiction de Jean-Stéphane Bron où la mère biologique d’un Vietnamien adopté enfant par une famille suisse s’invite au mariage de son fils. A l’affiche de la section Appellations Suisse, réservée à la production nationale, Vitus [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Christian Davi
interview : Fredi M. Murer
fiche film] de Fredi M. Murer (lire le Focus) et Fragile de Laurent Nègre sont montrés en présence des réalisateurs et de l’actrice Marthe Keller, qui donne par ailleurs une "Masterclass". Cette Journée helvétique sera aussi l’occasion de présenter un DVD intitulé «Le cinéma suisse de demain», qui réunit extraits de films, textes et bio-filmographies de trente cinéastes déjà incontournables ou prometteurs.

Si la production nationale est mise en valeur dans la plus grande manifestation cinématographique de Suisse, Locarno reste avant tout un festival international, comme le confirme Frédéric Maire, nouveau directeur artistique qui succède à Irene Bignardi : "La plus grande faveur qu’on puisse faire au cinéma suisse, c’est de le traiter comme les autres, qu’il soit présent dans les différentes sections au même titre que les films venus de France, des Etats-Unis ou du Chili". Et c’est le cas cette année. Das Fräulein [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] d’Andrea Staka (Dschoint Ventschr, Zurich), portrait de trois immigrées de l’ex-Yougoslavie vivant à Zurich, figure dans la compétition internationale. A l’affiche de la Piazza Grande, on trouve encore Die Herbstzeitlosen (Catpics Coproductions, Zurich), fiction de Bettina Oberli où quatre septuagénaires transgressent les dures lois patriarcales de l’Emmental, et La liste de Carla (CAB Productions, Lausanne), documentaire de Marcel Schüpbach dédié à la procureure de la Cour internationale de justice Carla Del Ponte.

Outre La vraie vie est ailleurs de Frédéric Choffat (Rita Productions, Genève), en lice pour un nouveau prix, quatre films ont été sélectionnés dans la section Cinéastes du présent : La traductrice (Ventura Film, Meride), second long métrage de fiction d’Elena Hazanov, les documentaires Que viva Mauricio Demierre de Stéphane Goël (Climage, Lausanne) et Feltrinelli d’Alessandro Rossetto (coproduit par Dschoint Ventschr) ainsi que No Body is Perfect, production française du réalisateur suisse Raphaël Sibilla. Trois documentaires sont par ailleurs au programme de la Semaine de la critique : Hardcore Chambermusic de Peter Liechti, Das Erbe der Bergler d’Erich Langjahr et Zeit des Abschieds de Mehdi Sahebi. Sans oublier La petite dame du Capitole de Jacqueline Veuve, montré dans un programme spécial sur le thème du cinéma, et les nombreux courts métrages de la section Léopards de demain.