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VENISE 2006 Journées des Auteurs

Khadak : Tout est illuminé

par 

Khadak [+lire aussi :
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bande-annonce
interview : Jessica Woodworth
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fiche film
]
des documentaristes Jessica Woodworth et Peter Brosens, également sélectionné à Toronto, a été présenté en avant-première mondiale aux Venice Days-Journées des auteurs. Ce film belge concourt en outre pour le prix Luigi de Laurentiis du premier long métrage (de fiction).

Comme on a récemment pu le constater au cinéma, le destin de la Mongolie est souvent associé à celui de ses animaux. Dans Khadak, une soi-disant épidémie touchant tous les troupeaux permet aux société d'extraction de charbon d'arracher les nomades à leurs traditions et de les faire travailler dans leurs carrières. Tout ce qui reste du passé que décrit le grand-père est son fantôme, intériorisé par le héros, Bagi, à travers son don —comme le suggère la scéne de guérison shamanique, la steppe est à présent en lui— ainsi que par le film, nimbé d'une atmosphère de conte de fées dès le début du film, quand la voix de la mère rappelle qu'"il fut un temps", un temps sans péché, où tout le monde avait des pommes.

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Khadak nous porte "de l'autre côté du miroir" ; l'univers parallèle où évolue la shamanesse semble en effet l'unique échappatoire possible à cette modernité anti-naturelle qui "redresse" tout et tous —ainsi, Bagi est transporté d'institution en institution, des mines à la prison en passant par l'hôpital. Il y a quelquechose qui ne va pas, hurle à plusieurs reprises une des prisonnières ; l'espoir s'est éteint ("Maintenant ne veut rien dire, ici") et il ne reste plus qu'à attendre la mort... ou l'épiphanie —et c'est pourquoi Bagi accepte finalement son destin et entame, après la mort, une transsubtantiation qui lui permet de revenir sous la forme d'une lueur d'espoir.

Ainsi, aussi triste que ce beau film puisse paraître, la malice du grand-père et surtout la poésie du traitement esthétique du récit donne l'impression que tout est effectivement illuminé. Quand le film s'achève, la beauté des images continue de hanter le spectateur, de l'image du cheval mort dans le manège et de celle de Bagi pleurant sur un tas de charbon —qui représente les ruines d'un monde assassiné— aux portraits vivants à la Canaletto et à la danse dans le vent des foulards-talisman bleus (qui donnent leur nom, "khadak", au film).

Khadak a été produit par la société belge Bo Films, le Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la Communauté française de Belgique, le Vlaams Audiovisueel Fonds (VAF) et les télédistributeurs wallons, en coproduction avec les partenaires allemands Ma.Ja.De Filmproduktions-GmbH , MBB (Medienboard Berlin-Brandenburg) et MDM (Mitteldeutsche Medienförderung), ainsi que Lemming Film et le fonds hollandais Nederlands Fonds voor de Film NFF.

Les ventes internationales sont assurées en Allemagne par Telepool.

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