18/10/2006

Un vieillard et son petit-fils voyagent à travers la Géorgie avec un cercueil vide. Gela Babluani, géorgien vivant à Paris depuis 28 ans (où il a aussi créé sa maison de production, Les Films de la Strada) a connu le succès avec un premier long métrage original, 13 (Tzameti) [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Fanny Saadi
interview : Gela Babluani
fiche film], vainqueur du "Lion du Futur" à la Mostra de Venise en 2005 et du Grand Prix au Festival de Sundance 2006. On retrouve dans ce second film, L'Héritage [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film], tourné avec son père, Temur, le même sentiment d'inéluctable et la même atmosphère sacrificielle que dans son œuvre précédente.

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Dans 13 (Tzameti), des personnages étaient les témoins d'un acte immoral, le suicide, et misaient de l'argent sur d'autres, plus défavorisés, qui mettaient leur vie en jeu à la roulette russe. Dans L'Héritage - en compétition à la Fête Internationale du Cinéma de Rome - d'autres personnages sont les témoins d'un acte immoral, un homicide, et cette fois, à travers l'objectif d'une caméra amateur. Un voyeurisme (cinématographique) qui témoigne de la crise post-soviétique d'un grand pays aujourd'hui en lutte pour sortir des décombres d'une guerre civile et d'une économie en ruine. "Nous avons écris ce film dans un moment de désespoir, nous voulions montrer la Géorgie après la chute du mur, mais avec une porte ouverte sur l'espoir, un futur encore inconnu. Aujourd'hui, nous commençons à voir la lumière au bout du tunnel", nous ont expliqué les réalisateurs.

Produit par les Films de la Strada et Quasar Pictures en coproduction avec Premium Films et Solimane Productions et distribué le mois dernier en France par MK2, L'Héritage est un film réussi qui n'a pourtant par le même effet "coup de poing" que le film précédent de Gela Babluani, qui va réaliser aux Etats-Unis un remake de 13 (Tzameti) produit par Brad Pitt (lire notre Focus). "J'ai eu plusieurs propositions des Etats-Unis, et c'est une histoire sur laquelle j'ai envie de revenir.", explique Babluani. "C'est un matériel suffisant pour développer un nouveau film, différent du premier, avec une structure dramatique originale".

(Traduit de l'italien)