21/11/2006

D'après une étude réalisée pour la Commission européenne sur l'économie de la culture en Europe, l'industrie européenne du film est un "secteur relativement secondaire", dépassé par d'autres industries culturelles en termes de chiffre d'affaires généré."

L'étude, qui aborde le secteur culturel et créatif, met l'accent sur les failles structurelles de l'industrie, de sa fragmentation d'une frontière à l'autre à la sous-capitalisation des sociétés relativement petites, qui rencontrent des difficultés pour faire et promouvoir des films nationaux à l'échelle internationale.

Dans le secteur de la production , de nombreuses sociétés européennes se limitent à une ou deux productions par an. Il s'agit généralement de sociétés de petite envergure, dont les recettes d'exploitation sont inférieures à 100 millions par an. Certaines d'entre elles sont créées pour la production d'un seul et unique film puis immédiatement dissoutes, ce qui explique pourquoi le chiffre d'affaires varie souvent d'une année à l'autre. Malgré tout, aucun pays extra communautaire n'atteint le même chiffre que l'Europe en matière de longs métrages produits : les 25 États membres ont produit 761 films en 2004, 150 de plus que les États-Unis et plus du double des films produits au Japon.

Cependant, des chaînes de distribution efficaces font défaut à cette production importante et diversifiée. Le marché de la distribution de films est dominé par les sociétés affiliées américaines, qui ont engrangé 64,5 % des recettes totales du box office sur les cinq marchés européens les plus importants en 2004, contre 35,5 % pour les sociétés européennes. Quant à la part de marché occupée par les films européens, la France est le seul pays où les productions nationales obtiennent des résultats relativement élevés (plus du tiers du marché au cours des dix dernières années), tandis qu'en Italie, au Danemark et en Suède les productions nationales représentent généralement un quart du box office. Dans la totalité des États de l'UE, les films américains occupent souvent une part de marché proche de 80 à 90 %. La plupart des films européens ne traversent pas les frontières : ils sont produits, distribués et visionnés sur un seul et même territoire.

Le rapport est disponible dans sa totalité sur le site de la Direction générale de l'éducation et de la culture.

(Traduit de l'anglais)