email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

INDUSTRIE France

La guerre des cartes

par 

Le président d’ UGC, Guy Verrechia a déterré la hache de guerre la semaine dernière en annonçant son intention de diminuer de 15 % la rémunération versée par les salles de cinéma aux distributeurs (qui opèrent ensuite le partage avec les producteurs et les auteurs) sur chaque entrée enregistrée avec une carte d'abonnement UGC. Et voilà que Marin Karmitz qui dirige MK2 (partenaire avec Gaumont et Pathé de la carte Le Pass) lui emboîte le pas en estimant que les cartes ne sont plus rentables. Le motif avancé ? L’obligation légale de proposer aux salles municipales et d’art et d’essai d'adhérer à ces cartes. Pour mémoire, le système a été lancé en mars 2000 par UGC et les détenteurs de cartes seraient désormais 230 000 selon les estimations du CNC, générant entre 12 et 14 millions d'entrées, soit 6 à 7 % de la fréquentation annuelle. A titre d’exemple, la carte UGC Illimité permet pour 18 euros par mois de voir autant de films que l’on souhaite durant la période, un montant à comparer aux 9 à 10 euros d’une place en plein tarif. Et UGC qui rémunérait jusqu’à présent les distributeurs à hauteur de 5,03 euros par entrée-carte entend faire baisser le tarif à 4,26 euros.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Cet ultimatum a déclenché de très vives réactions du côté de l’ARP (Auteurs-Réalisateurs-Producteurs) et de la SACD (Auteurs Compositeurs Dramatiques) qui dénoncent un "coup de force des grands exploitants" destiné à "accroître les marges..., alors que le prix des cartes d’accès illimité au cinéma a crû ces dernières années de l’ordre de 20% à 30%" et "jugent scandaleux de faire porter la responsabilité de la supposée baisse de rentabilité des cartes d’accès illimité aux réseaux de salles municipales et d’art et d’essai..., fragilisées par la création des réseaux de multiplexes." Pour sa part le Bureau de Liaison des Organisations du Cinéma qui regroupe une quinzaine de membres dont la Chambre Syndicale des Producteurs de Films, D.I.R.E. (Distributeurs Indépendants Réunis Européens), le Syndicat des Producteurs Indépendants, la SRF (société des réalisateurs de films) et l’UPF (union des producteurs de films) demande aux députés de voter un amendement fixant la rémunération. Interpellé par tous, le Centre National de la Cinématographie (CNC) qui détient l’arme suprême avec le renouvellement en mars de l’agrément des cartes a chargé une commission d’experts d’en étudier les conditions, mais certains analystes du secteur soupçonnent les grands circuits d’exploitants (Gaumont et Pathé réunis dans Europalaces n’ayant pas encore révélé leur position) de tenter le passage en force pour se débarrasser définitivement des cartes en cas d’échec.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy