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CANNES 2007 Quinzaine des Réalisateurs / FR

Avant que j'oublie, le désir, malgré tout

par 

Présenté aujourd'hui à la Quinzaine des réalisateurs, Avant que j'oublie [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
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est le troisième film de Jacques Nolot, figure incontournable du cinéma d'auteur français, comédien, scénariste et metteur en scène. C'est aussi son troisième voyage sur la Croisette : L'Arrière-Pays avait déjà été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs en 1997 et La Chatte à deux têtes [+lire aussi :
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avait été présenté dans la section Un Certain Regard du Festival de Cannes en 2002. Ce troisième long métrage est comme la troisième partie d'une vie qui se raconte doucement, continuant les aventures de ce personnage autobiographique, Pierre, que Jacques Nolot interprète lui-même. Avant que j'oublie, sorte d'autofiction, le découvre, non plus sur les traces de son enfance, non plus dans sa vie parisienne, mais désormais aux portes de la mort.

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Le film s'ouvre sur un écran blanc où soudain un point noir apparaît pour grossir, l'envahir et permettre enfin au noir cinématographique d'émerger. A la fin du film, Pierre, qui, tout le long du film n'ose pas faire un certain nombre de choses, a enfin osé raser sa moustache et se déguiser en femme. Il s'enfonce dans la nuit d'une salle de cinéma où un jeune amant l'attend. Entre ces deux temps, Avant que j'oublie chemine dans son intimité, ses angoisses, ses amours. Privilégiant un style simple et plutôt classique, où une caméra frontale domine, le film avance par longues séquences et grands moments de dialogues, suivant Pierre dans sa solitude et ses gestes anodins qui trahissent ses angoisses, dans son travail d'écrivain et ses difficultés pour créer ou dans ses rencontres avec des amis qui font émerger le passé. Dandy raffiné et fatigué, il parle d'argent, discute du prix que lui demande ses gigolos, celui d'une séance avec son psy, d'un l'héritage qu'il aurait dû toucher de son ancien amant. Motif récurrent, l'argent circule entre les personnages, comme le désir, les souvenirs et les mots, dans des dialogues souvent proches du monologue. Parfois nostalgique, des situations cocasses et des réparties mordantes donnent aussi au film sa drôlerie, sa distance et sa pudeur. L'emploi de David Kessler, l'ancien directeur du CNC dans le rôle de son psychanalyste est ainsi savoureux. Mais moqueur ou pas, Jacques Nolot porte avec tendresse et élégance, le désespoir de l'âge, un deuil raffiné et laconique. Film à clef, élégie à un milieu (homosexuel, intellectuel, parisien), film sur la mémoire et la vieillesse, le désir et l'amour, Avant que j'oublie est avant tout un film sur le désir d'aimer et celui de créer, tous deux en prise avec la mort.

Ecrit, interprété et réalisé par Jacques Nolot, Avant que j'oublie a été produit par Elia Films pour un budget d'1,13 millions d'euros et pour un tournage d'à peine 24 jours. Le film a été financé presque intégralement par l'avance sur recettes du Centre National de la Cinématographie (CNC). Sans vendeur international pour le moment, il sera distribué en France par ID Distribution à l'automne.

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