email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FILMS / CRITIQUES

Tout est pardonné

par 

- Inadaptation sociale et toxicomanie passées au filtre des sentiments amoureux et familiaux : une décoction douce-amère signée tout en finesse par une jeune réalisatrice très prometteuse

"Je travaille le matin, je me promène l’après-midi et le soir, je me drogue." Avec Tout est pardonné [+lire aussi :
bande-annonce
interview : David Thion
interview : Mia Hansen-Löve
fiche film
]
, son premier long métrage très remarqué par la presse internationale à la dernière Quinzaine des réalisateurs cannoise, la jeune cinéaste franco-danoise Mia Hansen-Löve (27 ans) s’est attaqué avec une grande maîtrise à l’épineux sujet de l’impact de la toxicomanie sur la vie d’un couple d’Européens (une Autrichienne et un Français) à peine trentenaires et parents d’une fillette de six ans. Bâti sur un scénario très solide signé par la réalisatrice et sur une mise en scène aussi sobre qu’efficace, le film restitue parfaitement les méandres de l’addiction (dans un registre quasi documentaire) et la chronique des sentiments contradictoires des deux principaux protagonistes interprétés avec justesse par Marie-Christine Friedrich et Paul Blain.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

Construit en trois parties ("Vienne 1995", "Retour à Paris" et "Pamela, onze ans plus tard"), Tout est pardonné tourne autour du personnage de Victor, figure de l’éternel adolescent se rêvant artiste, écrivant des poèmes et fuyant la réalité dans la drogue et les shoots en cachette de sa femme Annette et de leur fille, Pamela. Mais la belle Autrichienne, très amoureuse, n’est cependant pas dupe des disparitions de son très laconique conjoint qui traîne son ennui à Vienne où le couple est installé. Bien élevé et bon père, Victor maintient néanmoins une façade acceptable pour la famille d’une Annette espérant que la situation s’arrangera à Paris où ils ont décidé de retourner. Mais la capitale française et son cortège d’"amis" toxicos ne feront qu’agrandir le fossé se creusant entre un Victor de plus en plus accro et torturé par le sentiment d’être un raté et une Annette fermant moins facilement les yeux sur les incartades de l’homme qu'elle aime et dont elle désespère, la petite Pamela assistant à toutes les étapes de cet engrenage. Quittant le domicile conjugal, Victor plonge dans une vie végétative avec une nouvelle compagne rapidement frappée d’overdose. Annette disparaît alors totalement, quittant le pays avec leur enfant qui devra attendre onze années avant de revoir (sous les traits de la découverte Constance Rousseau) et de tenter de connaître ce père étrange, inadapté et suicidaire.

Doté de nombreuses qualités (sens du rythme et des respirations, finesse des esquisses des personnages secondaires et en particulier des enfants, travail remarquable sur la lumière...) et premier long métrage d’une ancienne journaliste des Cahiers du Cinéma, Tout est pardonné qui a été développé par Humbert Balsan et produit après son décès par Les Films Pelléas, révèle une jeune cinéaste incontestablement à suivre.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy