13/10/2008

Une bonne nouvelle à court terme et des incertitudes pour l’avenir ont émergé samedi du débat "Quelle place pour la création cinématographique dans le cadre de la réforme de l’audiovisuel ?" organisé par l’ARP (société civile des Auteurs-Réalisateurs-Producteurs) dans le cadre des Rencontres Cinématographiques de Dijon. Alors que la publicité disparaîtra sur la télévision publique française après 20h00 dès le 5 janvier 2009 (et définitivement en 2011), la ministre de la Culture Christine Albanel a révélé que malgré l’unification en une seule entreprise du groupe France Télévisions, les deux filiales de préachats et coproductions France 2 Cinéma et France 3 Cinéma continueraient à fonctionner de manière autonomes. En 2007, la première a investi 32,11 M€ dans le cinéma français pour 28 longs métrages et la seconde 20,91 M€ pour 23 films.

Dans un contexte marqué par le recul de la diffusion de films sur les chaînes hertziennes, Patrice Duhamel (directeur général chargé des antennes du Groupe France Télévisions) a souligné les problèmes de prix des œuvres cinématographiques pour les hertziennes par rapport aux nouvelles chaînes de la TNT. Par ailleurs, même si le financement de la suppression de la publicité (une taxe de 0,9 % sur le chiffre d’affaires des opérateurs télécoms et Internet, et une autre sur les recettes publicitaires des chaînes privées) a été promis comme garanti par la ministre de la Culture, sa pérennité n’est pas établie par la loi. Et la vitesse de mise en place de la réforme ayant déjà bousculé le chiffre d’affaires du groupe France Télévisions (sur lequel reposent les obligations d’investissements dans le cinéma français et européen), la compensation de 150 € attribuée à France Télévisions en dotation en capital semble compliquée (malgré les bonnes volontés) à assimiler à du chiffre d’affaires. Un premier problème à régler avant d’entrer en 2009 dans le vif de la réforme dont les conséquences à terme restent difficiles à mesurer.