02/03/2009

Après sa présentation à guichet fermé dans les théâtres italiens, la comédie de Cristina Comencini "Due partite" arrive sur les écrans. Le film, réalisé par Enzo Monteleone sort le 6 mars sur 200 copies distribuées par 01 Distribution. La production a été assurée par Cattleya et Rai Cinema à partir de la première mise en scène de la pièce à Rome. "Les dialogues sont brillants, les personnages bien caractérisés ; une adaptation pour le cinéma allait de soi", a expliqué le réalisateur originaire de Padoue, connu pour El Alamein et pour le scénario du film oscarisé Mediterraneo de Gabriele Salvatores ainsi que de nombre de films réalisés par des metteurs en scène de la nouvelle génération, comme Carlo Mazzacurati, Giuseppe Piccioni, Alessandro D'Alatri et Comencini elle-même. "Cristina m'a d'emblée confié qu'elle n'avait pas le détachement nécessaire pour adapter la pièce au cinéma", précise Monteleone, qui a donc entrepris d'entrer dans un univers féminin à travers une histoire qui a non pas une seule héroïne mais huit.

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Due partite [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] est une comédie à l'humour teinté de mélancolie interprétée par des actrices bien assorties qui comporte deux actes d'égale longueur. Dans la première partie, qui se passe dans les années Soixante, quatre amies (Margherita Buy, Isabella Ferrari, Marina Massironi, Paola Cortellesi) jouent au canasta et se confient leurs sentiments, émotions et impulsions. Elles expriment humiliation, frustration et renoncement à une vie où elles seraient libres de suivre leurs inclinations et leurs passions étouffées entre les fourneaux et les enfants, les tromperies et les mensonges. Le referendum permettant le divorce n'a encore pas eu lieu (il faudra attendre 1974), mais on entrevoit les prémices de la "rébellion" féministe – ce n'est pas par hasard qu'une plaque d'imprimerie d'époque affiche en couverture une enquête intitulée "la nouvelle femme européenne".

Trente ans après, ce sont les quatre filles de ces dames qui se retrouvent à l'occasion du suicide d'une des mères. Carolina Crescentini, Valeria Milillo, Claudia Pandolfi et Alba Rohrwacher (alors qu'au théâtre, les quatre actrices qui jouaient les mères interprétaient aussi les filles) expriment, peut-être un peu moins efficacement que leurs aînées, les névroses et inquiétudes de la femme d'aujourd'hui. Les thèmes semblent aux antipodes de ceux qui préoccupaient leurs mères mais peut-être sont-ils les mêmes : travail, rapports avec les hommes, la maternité... Aucune réponse sur l'identité de la femme n'est fournie mais le film pose un regard sincère sur ce monde.

(Traduit de l'italien)