03/04/2009

Alors que le potentiel de recettes de la diffusion des films en relief 3D est un des arguments majeurs avancés pour accélérer le passage des salles de cinéma à la projection numérique, des tensions entre distributeurs et exploitants voient le jour sur le terrain de la répartition du coût de location des lunettes spéciales fournies aux spectateurs pour visionner les œuvres.

La filiale française de distribution de Paramount a mis le feu aux poudres cette semaine avec la sortie de Monstres contre Aliens en réclamant une hausse de 3 euros du prix du ticket d’entrée pour une séance 3D. Estimant que l’augmentation du prix de la place (dont le distributeur récupère 50 % hors taxe) ne doit pas dépasser un à deux euros pour rester attractive pour le spectateur, les circuits CGR et Kinepolis, ainsi que plusieurs salles indépendantes ont refusé cet ultimatum et décidé de ne diffuser le film qu’en 2D numérique. Au total, le film n’est diffusé en 3D que dans 44 des 80 cinémas équipés en France.

Le nœud de la querelle ? L’amortissement par les exploitants du coût de location des lunettes 3D évalué à 1,2 euro par séance. A l’occasion de la sortie de Volt début février, la filiale de distribution de Disney avait opté pour une stratégie plus conciliante, demandant une augmentation du prix du ticket de 1 ou 2 euros et reversant 0,60 euro à l’exploitant par lunette louée.

Actuellement le prix moyen du ticket de cinéma en France est de 5,95 euros. En 2008, le nombre de salles équipées pour la projection numérique a progressé de 54 à 252 (dont 144 pour CGR et 33 pour Kinepolis) et celui des films diffusés en numérique de 30 à 50 (dont 35 via les filiales de distribution des Majors américaines, dix par des distributeurs adossés à des groupes TV et cinq par des distributeurs indépendants).