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Gyula Hegyi, Membre du Parlement européen

Interview - Elections Européennes 2009

Les priorités pour le cinéma dans la prochaine législature: défense du modèle européen d’aide au cinéma

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Elections Européennes 2009: les priorités pour le cinéma dans la prochaine législature

Gyula Hegyi, député socialiste hongrois, journaliste et critique de cinéma, il a été membre de la Commission culture du Parlement européen. Interview d'Yvon Thiec.

Existe-t-il un "cinéma européen" ou des cinématographies nationales distinctes ?
En fait, avant de me lancer dans la politique, j’ai travaillé comme critique de cinéma, alors oui je pense qu’il existe un cinéma européen. À l’époque du cinéma muet et jusque dans les années trente, il existait plus ou moins un cinéma global utilisant un langage commun. Ceci a changé avec le cinéma parlant, quand les dialogues et le son sont arrivés dans les salles. C’est ainsi que le cinéma parlant hongrois ou français ont vu le jour, mais je crois que les principaux signes distinctifs du cinéma européen existent toujours.

Quelles sont les caractéristiques du cinéma européen ?
La plus grande partie du cinéma européen est enracinée dans notre héritage littéraire. Il s’agit d’un cinéma qui s’intéresse davantage aux relations humaines qu’à l’action ou à la nature comme c'est le cas de nombreux films asiatiques. Je crois qu’il y a une tendance générale dans le cinéma européen, et il est très intéressant de remarquer que la plupart des inventions des différents écoles cinématographiques (comme l’avant-garde soviétique, la Nouvelle Vague en France dans les années cinquante ou encore l’école de Prague dans les années soixante) ont été reprises par la suite dans presque tous les films produits en Europe quel qu'en soit le sujet. Ceci est particulièrement intéressant, car si le sujet, l'histoire d'un film, peut parfois être très nationaliste, son langage, la manière dont la caméra évolue et l'agencement des séquences restent très européens. Si vous assistez, comme j'en ai eu l'occasion, à un festival de cinéma à Tokyo, au bout de deux ou trois minutes de film, on voit tout de suite si le film est européen et non pas américain, asiatique ou africain.

Quelles sont les priorités pour la prochaine législature ?
Avant tout, je pense que nous devrions conserver notre système de soutien au financement parce que comme nous le savons, à l’OMC (l'Organisation mondiale du commerce), les États-Unis accusent systématiquement l’Europe de subventionner son industrie cinématographique, or il est très important de ne pas subventionner l’industrie mais bien la diversité de nos langues. Il est important qu’il existe un cinéma en français, en italien, en hongrois, et c'est cela que nous subventionnons, Il existe également le programme Eurimages du Conseil de l’Europe (et pas de l'Union européenne), qui soutient la distribution et la coproduction des films européens. Je pense que l’Union européenne devrait se doter d’un système similaire, mais avec encore plus de moyens pour financer et subventionner les productions qui promeuvent le dialogue au sein de notre culture, les films qui ont une valeur artistique.

Quel est le dernier film que vous avez vu ?
J’ai vu L'Argentin, un film hispano-américain sur Che Ghevara. Je l’ai vu à Bruxelles, mais seulement la première partie. La semaine dernière, je suis également allé voir le film allemand The Baader Meinhof Complex [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
à Budapest. Voilà les deux derniers films que j'ai vus depuis une semaine.

Regarde les autres interviews:

Gérard Onesta, député français, membre du Groupe des Verts/Alliance libre européenne, Vice-président du Parlement européen, responsable du Prix Lux.

Ruth Hieronymi, député allemande du Groupe du Parti populaire européen, elle a été membre de la Commission de la culture et de l'éducation, porte-parole du PPE-DE en matière de politique médiatique, présidente de l'intergroupe sur la politique audiovisuelle et rapporteur du Programme MEDIA 2007-2013 et du Programme MEDIA Mundus.

Jacques Toubon, député français du Groupe du Parti populaire européen, ancien ministre de la culture et de la francophonie entre 1993 et 1995, président du fonds Eurimages du Conseil de l'Europe depuis 2002.

Ignasi Guardians, député catalan, a été membre du Parlement européen jusqu’en mai 2009 dans le groupe des Libéraux. Il a été membre de la Commission culture. En matière audiovisuelle, il a travaillé notamment sur la rénovation de la Directive télévision sans frontières. Il dirige actuellement l'ICAA (Institut de la cinématographie et des arts audiovisuels).

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