email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Roger Corman - réalisateur

Interview

Corman parle de ses debuts, par pur hazard, dans le cinéma d'art aux Etats-Unis

play again
real (240x180) [2 MB]

Copiez et collez le code dans votre html pour intégrer cette vidéo, assurez-vous de bien créditer Cineuropa :


de Federico Greco

« Ma société, New World, née en 1970, a grandi très rapidement jusqu’à devenir la société américaine leader dans la distribution indépendante. Nous avons eu à faire avec beaucoup de films américain à petit budget et je voulais changer un peu l’image de la compagnie, en plus de l’admiration envers les films de grands auteurs européens comme Fellini, Bergman, Truffaut ainsi que le japonais Kurosawa.
J’avais entendu dire que le nouveau film de Bergman Cris et chuchotement, n’avait pas un distributeur américain, et j’ai donc voulu le voir et j’ai pensé qu’il était merveilleux : il avait gagné un Oscar et j’ai réussi à arracher un contrat des mains de l’agent américain de Bergman et tout à fait par hasard j’ai débuté dans le monde des films d’auteurs.
Je sentais que ces films intéressaient une partie du public américain bien plus petite de celle qu’ils méritaient. Quelques uns étaient distribués par des sociétés très petites, plus des groupes d’affectionnés du cinéma d’auteur que de vrais distributeurs. Et quand, rarement, ils arrivaient dans la programmation des sociétés de distribution plus importantes, ces derniers n’étaient pas vraiment préparés pour distribuer les films de ce genre ou n’avaient pas les instruments nécessaires ou ne trouvaient pas la bonne façon pour leur trouver les meilleures salles, obtenir les meilleurs contrats.
Par exemple, à la première de Cris et chuchotement, puisque les roses jaunes étaient très importants dans le film, aux femmes qui participaient à la soirée nous avons donné une rose jaune. Tout est allé très bien jusqu’à….
Et puis j’ai distribué un autre film de Bergman Sonate d’Automne. Ensuite des films de Truffaut, Fellini, Amarcord et laissez-moi réfléchir… un film de Kurosawa.
En sept ou huit ans les films que j’ai distribué ont gagné plus d’Oscars pour le meilleur film étranger que ceux de toutes les autres sociétés de distribution.
Nous avons arrêté seulement quand nous avons vendu New World Pictures. J’ai gardé le noyau dur de mon staff et vendu du jour au lendemain New World. Je négociais pour Concorde, ma nouvelle société.
Ces derniers temps je n’ai pas vu autant de films européens que dans le passé. Le marché du film indépendant aux Etats-Unis est devenu beaucoup plus difficile et c’est pourquoi je me suis concentré sur ma spécialité.
J’ai la sensation que les films européens ont un peu changé. Je sais bien qu’il y a plusieurs réalisateurs mais je ne vois pas la grandeur d’un Bergman ou d’un Fellini.
J’aimais bien l’idée du Dogma. Elle coïncide en partie avec la façon avec laquelle moi-même j’ai réalisé mes films, mais encore plus austère, plus pur, si tu veux, et je pense qu’il puisse ouvrir la route à une façon de tourner plus intime et moins chère. Mais je ne suis pas tout à fait d’accord avec l’idée de tourner caméra à l’épaule. Si on est assit en train de parler, je ne crois pas qu’il soit nécessaire de tourner de cette façon. Dans ce cas je préfère la stabilité d’une caméra fixe, mais en général j’approuve la lumière naturelle et surtout la caméra à l’épaule quand les personnages sont en mouvement sur l’écran. Je pense que c’est un mouvement excitant, mais il y tout de même le risque – comme pour toutes nouveautés – d’être transformé tout doucement pour devenir commun et c’est ce qui va arriver au Dogma. De toute façon en Amérique ce mouvement a été « une bol d’air frais » pour le cinéma.

Privacy Policy