19/11/2012 - La 5ème édition de l’événement a eu lieu du 15 au 17 novembre, dans la Cité des Papes

La culture peut-elle devenir une raison d’espérer dans ces temps de crise économique ou représente-t-elle un moyen pour en sortir ? Le Forum d’Avignon, sorte de "mini Davos de la culture", se veut l’occasion exceptionnelle de rencontres dans le cadre d’un vaste réseau d’experts de la culture venus du monde entier, tout en donnant naissance à une série d’études internationales portant sur des enjeux très variés, du défi des nouvelles technologies aux analyses des politiques culturelles mises en place par différents pays.

La 5ème édition du Forum d’Avignon, qui vient de s’achever, s’est déroulée au cœur du Palais des Papes du 15 au 17 novembre. Un décor magnifique qui a été le théâtre, pendant trois jours, de nombreux colloques où les différents acteurs de la culture se sont confrontés sur l’avenir du secteur, avec un recul critique sur le numérique qui, en dix ans, a complètement bouleversé le paysage culturel à l’échelle mondiale. Cette édition s’est ouverte sur le discours passionné de la Ministre de la Culture Aurélie Filippetti (news) dans le sillage des présentations de sept innovations inédites, liées à la culture.

Tout d’abord, le projet Candide, ou la (Re)naissance du livre, réalisé par Orange et BNF, grâce auquel le manuscrit de Voltaire s’est transformé en oeuvre numérique, enrichie d’annotations et de liens multimédia qui élargissent l’univers du livre. Autre nouveauté, l'application Augment qui permet d’agencer directement en 3D l’espace d’une exposition pour en faire un véritable musée virtuel qui se visite sur tablette tactile. Après l’art, la musique. La performance originale du violoniste anglais Peter Gregson n’a pas fait appel à un instrument traditionnel, choisissant plutôt comme protagoniste le fameux volatile bleu devenu le symbole de Twitter. The listening machine inventée par le jeune compositeur, traduit les Tweets des participants au Forum d’Avignon en une musique composée d’une séquence de notes qui reflètent le ton et le rythme de ces messages. Dans le domaine de l’audiovisuel, l’entreprise Arvato-Bertelsmann a présenté une nouvelle plateforme numérique facile et sûre d’accès, ScreenerOne, fondée sur la technologie du cloud computing et actuellement utilisée en Allemagne dans la production de contenus audiovisuels pour la télévision.

Pour finir, le Président de l’association Forum d’Avignon, Nicolas Seydoux (photo) a donné la parole à "un véritable citoyen du monde, l’incarnation presque parfaite de l’esprit d'échange qui se veut à la fois moteur et objectif principal de la manifestation": le cinéaste israélien Amos Gitai. En évoquant sa formation d'architecte, le réalisateur a voulu exprimer sa définition de la culture comme un espace où l'on doit "construire des ponts". Gitai a avoué avoir hérité de sa mère un sens de l’optimisme qui lui a permis de surmonter les difficultés rencontrées lors du début de sa carrière derrière la caméra. C’est un témoignage précieux pour les cinéastes qui, dans les pays émergents, ont du mal à voir diffusées leurs oeuvres, alors qu'ils sont célébrés dans les festivals européens et internationaux.

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